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Comment avoir plus d’intuitions ?

    On croit souvent que l\'intuition nous vient de façon \"magique\", d\'ailleurs très proche de ce qu\'on appelle aussi l\'inspiration artistique.  

    C\'est en fait une autre \"version\" de l\'imagination. Celle-ci consiste à utiliser notre vécu pour créer des images (imagination : visualisation en images). Une intuition peut être une idée, un concept, une émotion, qui ne se traduit pas forcément par la mise en image, donc souvent abstraite.  

    Pour moi, l\'intuition est un peu l\'impulsion, qui va ensuite nous permettre de mettre en image.  Notre inconscient \"sait\" qu\'il y a \"quelque chose à faire avec\" mais n\'a pas encore \"traduit\" les idées en mode conscient, qui puisse nous permettre de le visualiser, et/ou de l\'expliquer à d\'autres humains (en mots ou en images). 

    Je pense qu\'elle est très proche de l\'inspiration qui va, de son côté, être aussi une intuition mais beaucoup plus \"ressentie\". On ressent du plaisir anticipé en voyant le sujet qui nous inspire, ce qui va permettre à notre cerveau d\'enclencher d\'autres images, en réaction à celui-ci. 

    Tout le monde peut donc avoir de l\'intuition. Encore faut-il le lui permettre, se donner le droit de lâcher la bride à nos neurones pour lui ouvrir le champ des choses possibles à faire, créer ou remanier. 

    Comme l\'envie d\'imaginer \"on ne sait pas encore quoi\" (recherche de l\'inspiration), l\'intuition peut se provoquer en se détendant. Quand on cherche l\'intuition \"géniale\", c\'est comme chercher ses clés... sans avoir la moindre idée au départ d\'où est-ce qu\'on a bien pu les poser. Si on passe à autre chose, si on branche notre partie consciente sur un domaine qui ne lui demande pas d\'inventer, on a plus de chances de voir arriver le souvenir de l\'endroit où on a mis ses clés. 

    Pour \"brancher\" sa partie consciente sur autre chose, il faudrait choisir une activité cérébrale concrète, matérielle ou un effort physique. C\'est pourquoi on nous parle souvent de sport (courir, aller à la salle, marcher etc). Mais on peut aussi choisir une activité presque uniquement cérébrale, qui lâcherait du lest à notre cerveau \"droit\" (plus intuitif justement). 

    Par exemple, on faisant des calculs, de la géométrie, du rangement, etc. Ces activités ne nous demandent pas vraiment de \"mettre en image des concepts\", et permettent à notre cerveau intuitif d\'avoir moins de pression, de stress de ne pas trouver.  

    Concernant l\'activité artistique, dans le cas \"de la page blanche\", on pourrait donc marcher, courir, ranger, etc. Mais on pourrait aussi choisir une activité qui nous met en phase avec ce l\'activité créative qu\'on a choisi pour la suite. 

    Mettons que vous vouliez enfin créer votre propre costume pour le prochain mardi-gras, vous avez des talents en couture, mais là, aujourd\'hui vous n\'avez pas d\'idée. Et la fête est dans une semaine ! Vous stressez. Et plus vous stressez, plus vous bloquez. Rien ne sort de vos gribouillis, ou alors rien d\'original. 

    C\'est la galère. 

    Essayez alors juste de rester à votre table de couture, pour garder l\'environnement lié à votre objectif créatif. Vous étiez sur un carnet ? Prenez un autre support, mais toujours en papier (pour rester lié avec la matière). Vous écriviez avec un crayon à papier ? Prenez un stylo bille, etc. 

    Puis, au lieu d\'essayer de brancher une nouvelle fois votre cerveau en mode \"artistique\", branchez-le en mode \"mathématiques\". 

    Au lieu de penser à votre costume en tant que \"super costume ultra-génial\", pensez-le de façon géométrique, en vous basant sur les formes géométriques qui composent normalement le sujet. Vous cherchiez un haut ? Pensez triangles, rectangles, cercles, trapèzes, …  

    Laissez bien le temps à votre cerveau gauche de \"prendre la main\". Forcez sur les mesures, les rapports de proportions, les quantités de couleurs, les rapports de masse de couleurs. Ne laissez pas votre expérience en couture prendre le dessus se baser sur vos acquis : essayez d\'établir une sorte de théorie mathématique du haut en question.  

    Un peu comme si vous deviez écrire un papier pour l\'expliquer à des débutants. 

    Je vous assure que théoriser, de manière la plus scientifique possible ne vous donnera pas un rendu extraordinaire ni super-original, mais c\'est comme si vous gaviez votre cerveau de choses \"trop\" concrètes et \"sûres d\'elles\"… Pour le pousser à avoir envie de s\'évader. 

    Délaissez votre cerveau droit \"intuitif\" pour l\'inciter à revendiquer le droit (^^) de parler... En vous envoyant quoi ? Une intuition : Cet embryon d\'idée qui vous remettra l\'imagination en route. 

    Mais, attention, ça ne marche pas si vous ancrez trop en vous l\'objectif d\'avoir ce résultat. Vous devez croire en l\'utilité et le plaisir à vous servir uniquement de votre cerveau gauche.  

    C\'est comme quand vous faites exprès d\'ignorer une personne, avec l\'idée d\'attirer son attention. Si vous vous faites griller ça ne marchera jamais, il va falloir \"jouer le rôle à fond\". 

     -

    Au sujet de l\'intuition : 

    « La capacité intuitive consiste à percevoir des éléments contextuels et à les agencer de manière adaptative pour trouver une solution nouvelle dans un programme préétabli ou dans une situation répétitive, expose Roland Jouvent, professeur de psychiatrie et directeur du centre Émotion du CNRS à la Salpêtrière, à Paris et auteur du Cerveau magicien (Ed. Odile Jacob 2002). 

    (…) 

    Nous avons une partie du cerveau rationnelle qui gère nos apprentissages et une autre plus émotionnelle, relationnelle et adaptative, qui est capable de sortir des contraintes logiques répétitives. L’intuition aurait à voir avec cette capacité à imaginer des réponses et des solutions hors “logique prédictible”. » En clair, perdu en voiture dans une ville, nous pouvons soit demander notre chemin, soit suivre notre feeling, c’està- dire nos « sensations - impressions », qui forment une sorte de certitude flottante 

    (…) 

    « Chacun a la capacité d’être intuitif, affirme Régine Zékri-Hurstel [auteure avec Jacques Puisais du Temps du goût (Ed. Privat 2010)], chacun peut avoir accès à des données diverses pour évaluer un contexte ou une personne, être averti d’un danger ou trouver une solution nouvelle, mais le véritable “plus” de l’intelligence intuitive, c’est de contribuer à notre bonheur. Plus précisément à notre “neuro-bonheur”, c’est-à-dire le fait d’intégrer l’ensemble des données de notre environnement, de notre présent, pour améliorer notre devenir, et découvrir, grâce à cette porte ouverte sur notre cerveau, les codes d’accès personnalisés de notre bien-être sensoriel. » 

    http://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Personnalite/Articles-et-Dossiers/Developper-son-intelligence-intuitive