Procrastiner, c'est remettre au lendemain des actes qu'on pourrait faire le jour même.
Cet état d'esprit semble surtout nimbé de la culpabilité de ne pas faire. On se dit qu'on est fainéant, sans conviction, sans « âme guerrière » et qu'on est même pas capable de faire toutes les choses qu'on s'était promis de faire.
Alors que souvent, c'est lié au fait qu'on s'en est trop donné, ou bien parce que nous en avons trop fait et qu'il est difficile de tenir la distance dans le temps. Ce qui fait qu'on en arrive à la conclusion que seuls le stress, la fatigue, le manque de sommeil ou encore les pannes de créativité, provoquent de réelles procrastinations.
Comme la plupart des gens touchés par cette inactivité mal ressentie, on cherche comment la vaincre. Arrêter de procrastiner, en se mettant encore plus de travail et de corvées sur le dos, etc. Vous en conviendrez, ça ne fonctionne pas, et parfois la situation devient pire.
Combattre la procrastination n'est pas La solution.
Il existe des moyens de réaction beaucoup plus efficaces, et surtout qui permettront de s'en faire une alliée.
Si on cherche la raison pour laquelle : 1- on se sent mal de procrastiner, 2- pourquoi on ressent ce besoin de rien avancer… On fait l'analyse de nos journées, de nos weekends, pour nous rendre compte qu'à chaque fois, on a aucun laps de temps nous permettant de nous détendre, de prendre de la distance, rien que pour Soi.
En fait, on voit beaucoup de zones définies pour faire telle ou telle tâche, des listes de choses à faire, mais aucune plage horaire pour le « rien ». Le « rien » pour Soi. Or, notre pensée principale quand on procrastine, c'est en quelque sorte « et oh, y'en a marre de n'en faire jamais pour soi ! ». Quand on se rend compte qu'on n'a plus de temps libre pour laisser divaguer son imagination, se reposer ou se libérer du stress.
Je vois la procrastination comme une révolte inconsciente contre l'oubli de soi (santé, plaisirs...)
Bref, profiter plus du peu de temps qu'on a sur Terre.
Or, personnellement, cela m'arrive rarement pour des choses qu'on m'a demandées, professionnelles et importantes. En fait, je procrastine surtout sur des projets persos, des petites choses du quotidien… C'est donc de la procrastination sur des tâches qui devraient justement augmenter le plaisir de profiter de sa propre vie ! Pas logique tout ça. Et je n'aime pas ce qui n'est pas logique.
Arriver à prendre la procrastination comme une alliée c'est avant tout en comprendre les raisons,
... et voir ce qu'il y a de positif à cette inaction, jusque-là contrainte et forcée par notre inconscient.
On décide donc de changer d'état d'esprit, de se « réveiller » et de tester plusieurs méthodes pour ne plus procrastiner sur nos tâches personnelles. On fait du « je fais des choses que pour moi » (ça ne marche pas très longtemps l'égoïsme, soit parce que c'est pas nous soit parce que les autres aussi nous le font sentir), au « je planifie enfin de vraies vacances, ou mini-vacances pour ne rien faire du tout » (mais vraiment rien faire, ni réfléchir, on tourne en rond et c'est tristounet), en passant par « Je planifie uniquement des zones de détente et non pas de travail » (pour être sûr de penser à relaxer l'esprit et le corps).
Et puis, on balance tout par-dessus la haie.
Parce que rien ne marche. Au bout d'une semaine, des fois trois, ça se grippe, ça s'enlise. Il suffit d'un rien : une grosse période de boulot « urgents », des soucis personnels,… Et toutes nos belles organisations explosent. On se dit qu'on est vraiment un gros nul, qu'on est même pas capable de résoudre un problème aussi simple que l'inaction, que tant de gens qu'on admire arrivent à faire des trucs gigantesques, etc. On cherche des discours de motivation extrême, qui nous stigmatisent encore plus. Ou des discours de confiance en soi, de méditation guidée, qui nous font encore encore plus procrastiner (mais cette fois sur ces sujets-là).
Il faut procrastiner de manière créative et délibérée !
Pourquoi ? Parce que la procrastination est le signal interne qu'il faut s'écouter soi-même. Parce que la procrastination est une technique naturelle pour revenir à un état d'esprit « cerveau droit » qui laisse plus de place à l'imagination, à la créativité, en fonctionnant non plus de manière logique, ordonnée, comme nos listes de tâches à rallonge : c'est un appel au retour sur un fonctionnement du cerveau en mode « ressenti ».
On en revient donc à l'Art de procrastiner : ou comment bien procrastiner.
Quitte à ne rien faire, il faut avant tout ne pas culpabiliser. Préparer sa procrastination, comme on prépare ses vacances. Il faudra garder l’esprit clair : anticiper qu'on a un rythme trop soutenu et la difficulté des prochains jours, pour procrastiner en avance. Comme si on se préparait avant une compétition, un examen, une période d'entretiens, qui vont nous demander beaucoup d'énergie et de réactivité.
- Accepter qu'on va finir par procrastiner
- Revoir ses priorités personnelles, et avancer quelques tâches dessus.
- Revoir ses priorités extérieures, les demandes et commandes des autres, et avancer quelques tâches dessus.
- Faire le point sur son état de santé mental et physique, régulièrement, pour savoir quand est-ce qu'on va atteindre le point de non-retour, c'est à dire la procrastination contrainte et forcée…
… Et décider de procrastiner AVANT, pour relâcher la pression sans arrières-pensées, pour avoir son esprit disponible dans des moments où il nous sera indispensable.
La procrastination « décidée » ne se fait donc pas au petit-bonheur-la-chance, elle est raisonnée et doit rester utile (à nous même). Nous devons y trouver du plaisir, autant dans ses petites inactions pour soi (trainer à bouquiner une heure dans un café, marcher sans but réel, perdre du temps positivement, jouer), que dans l'anticipation du regain d'énergie et d'efficacité que ça va nous apporter les prochains jours.
Il faut faire redescendre la pression, avant qu'elle nous fasse exploser notre emploi du temps déjà surchargé !
Les avantages de la procrastination « décidée » :
- Développer sa créativité
- Bien dormir
- Déstresser
- Booster sa concentration des prochains jours
... et se faire plaisir, bien sûr, le bonheur qu'on s'accorde sans arrière-pensée est toujours le meilleur
Profitons des beaux jours qui arrivent pour procrastiner !
→ Lire l'article sur On joue à quoi aujourd'hui ?
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